Les origines de Noël

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Saint-Nicolas

Saint-Nicolas serait né vers 270 en Asie Mineure. Evêque de Myre, il accomplit des prodiges.
Saint protecteur des enfants, des jeunes gens à marier, des commerçants et des matelots, il est vénéré aux festivités des enfants depuis 1100.

Dans l'attente de la visite de St Nicolas, les enfants préparaient des « bois à prières », sur lesquels ils indiquaient le nombre de prières qu'ils avaient récitées avant sa visite. Chaque prière était symbolisée par une encoche, toutes les dix prières une croix comptabilisait ainsi le nombre de prières effectuées.
Certains trichaient un peu et dans ce cas, les parents noircissaient les entailles pendant la nuit en disant que St Nicolas avait remarqué la tricherie.

Quand St Nicolas entrait, les enfants montraient fièrement leurs bois à prières pour prouver leur zèle et assiduité. St Nicolas demandait ensuite aux parents si les enfants avaient été sages : ceux qui l`avaient été recevaient des cadeaux (pommes, poires, noix, noisettes, pains d'épices), les autres étaient menacés de coups de fouet.

C'est à la St Nicolas que se faisait traditionnellement la distribution des cadeaux avant « la concurrence » mise en place par le protestantisme par un prédicateur à la cathédrale de Strasbourg vers 1570. C`est ainsi que le marché aux cadeaux de St Nicolas se transforma en marché de Noël, et que la remise des cadeaux se déplaça progressivement à la veillée de Noël ou Noël même.

La Couronne De L'Avent

Elle est apparue dans les années 1833 à 1838 près de Hambourg, en Allemagne. La couronne de branches vertes symbolise l'espérance et la victoire de la vie. Les quatre bougies ont été interprétées de diverses manières, elles représenteraient:

  • les quatre mille ans d`attente de la Naissance du Messie, chaque dimanche réactualisant mille ans d'attente.

  • la première bougie symbolise Adam, la deuxième les Patriarches, la troisième les Prophètes, la quatrième St Jean-Baptiste.

  • un grand candélabre circulaire sur lequel étaient disposées vingt-huit bougies (une bougie pour chaque jour de l'Avent) serait l'ancêtre de notre couronne, celle-ci étant une préfiguration de la couronne d`épines du Christ.

A partir des années 1870, chaque soir se déroulait une méditation de l'Avent. Les groupes de jeunes gens liés aux mouvements de jeunesse protestants ont ensuite diffusé cette coutume dans toute l'Allemagne. Ce n'est qu`après la seconde guerre mondiale que cette tradition s'est massivement répandue dans tous les milieux.

Le Sapin De Noël

La tradition du sapin de Noël est née en Haute Alsace et en Forêt Noire entre le XIIIème et le XlVème siècle. Au début, on coupait quelques branches pour décorer la « chambre »du paysan. En 1521, mention indubitable est faite de la coupe d`arbres en foret pour la fête de Noël à la Ville de Sélestat.

En 1597, premiers renseignements sur le décor de l`arbre : hosties, pommes, roses en papier peint et fils de couleur apparaissent. Les pommes représentent la chute et la sortie du Paradis (Adam), les hosties non consacrées aussi appelées oublies signifiaient la rédemption et la venue du Christ, les roses en papier symbolisaient l`amour et la fidélité de Dieu pour les hommes mais évoquaient aussi une croyance populaire liée au merveilleux de la nuit de Noël qui voulait que certains arbres se mettent soudain à fleurir lors de la Nuit Sainte.

Toujours au XVlème siècle, c`est Martin Luther et ses réformateurs qui en firent le symbole de la naissance du Christ. Le résineux toujours vert représentait l`arbre du Paradis, auquel on accrochait des symboles de vie comme les pommes, noix, biscuits et roses en papier. Au XVllème, Noël se transforme en fête des enfants et, de fête collective évolue vers une fête de la famille dans son intimité.
Sous l`influence du protestantisme, le sapin va émigrer des rues et s`installer progressivement dans les maisons.

Longtemps, les catholiques qui célébraient le Christ par une représentation de la crèche, ont considéré le sapin de Noël comme une pratique païenne et franc-maçonne.
Ce n`est qu`au XlXème siècle, lorsque la noblesse et les rois en ornèrent leurs salons que le peuple s`y mit aussi, ceci dans le monde entier.

1605 : apparition des sucreries et des fils d`or
1700 : premières « bougies », mais la cire est coûteuse ; on allume alors des mèches qui trempent dans des coquilles de noix remplies d`huile
1785 : premières vraies bougies
1831 : premier sapin à Lausanne
1850 : premières boules de Noël en verre en Lorraine et en Bohème ; une grande sécheresse et un hiver si rigoureux qu`on manqua de pommes fit qu`un artisan eut l`idée de créer des pommes en verre. Trente ans plus tard débuta leur production industrielle à Meisenthal.
1871 : le sapin de Noël est même obligatoire dans les écoles alsaciennes, lorraines et allemandes, l'administration allemande voulant faire passer la coutume pour une vieille habitude germanique.

La Crèche De Noel

D’après Luc (2. 1-20), Joseph et Marie s’étaient rendus en Judée pour le recensement : faute de place à l’hôtellerie, ils s’étaient logés dans une bergerie

Jésus fut couché dans une crèche (mangeoire d’animaux, cripia en latin) installée dans une grotte, d’après le protévangile de Jacques(IIème siècle).

Dès le IIIème siècle, les Chrétiens vénèrent une crèche dans une grotte de Bethléem, supposée être le véritable lieu témoin de la Nativité.

La présence d’un âne et d’un bœuf, mentionnée dans un apocryphe arménien du pseudo-Matthieu auVIème siècle (considéré comme authentique jusqu’au Concile de Trente en 1553) a fait naître la dévotion des « Crèches de Noël ». Les premières crèches, ressemblant à celles que nous connaissons, font leur apparition dans les églises au XVIème siècle. Conscient du pouvoir de ces compositions, les Jésuites en réalisent de magnifiques, notamment à Prague en 1562, qui figurent parmi les plus anciennes connues.
Mais c’est en Italie, qu’apparaissent les premières crèches au sens moderne du terme avec Naples comme capitale incontestée entre les XVIème et XVIIème siècle.

Fin XVIIIème, les crèches baroques apparaissent dans les fastueuses demeures aristocratiques et restent un modèle du genre. Elles sont riches, élégantes et demandées dans toute l’Europe du XVIIIème jusqu’au milieu du IXième siècle. Dans les milieux protestants, elles finissent par être déconsidérées par leur richesse exagérée et leur idolâtrie et disparaissent peu à peu des traditions. Ce n’est qu’aujourd’hui, grâce à la tolérance, que les crèches retrouvent leurs origines et une compréhension artistique plus que dévote.

Le 25 Décembre

La date précise de la naissance du Christ n’étant pas connue, l’Eglise primitive a hésité sur la date. Au IIIème siècle, le Pape Clément l’aurait placée le 18 avril.
Ce n’est qu’en 354 que le Pape Libérius l’a fixée au 25 décembre, faisant débuter la nouvelle année le même jour.

L’Eglise d’Orient ou le rite Orthodoxe accordant plus d’importance au 6 janvier, fête de l’ Epiphanie ; le 25 décembre étant la Naissance de Jésus et le 6 janvier celle du Christ.
L’Eglise primitive voulait effacer une fête païenne du Soleil, le Sol Invictus de Mitthra.
Les rites Romains pratiquaient également cette fête des Saturnales du 17 au 23 décembre et la renaissance des jours longs.
L’appellation française de Noël proviendrait de « Nouvella » (Nouvelle) ou d’une contraction de Natalis Diae (le jour de la Naissance).
L’appellation germanique de Weihnachte désigne les Nuits (Nachte) Sacrées (Weih) du 25 décembre au 6 janvier.

L'Épiphanie

L'Épiphanie selon Matthieu (2. 1-12) évoque les Mages venus d’Orient, conduits par l’Etoile de Bethléem, pour honorer l’Enfant Jésus.
Le chiffre trois, valeur symbolique en ésotérisme et en pensée populaire, est lié aux trois cadeaux : l’or, l’encens, la myrrhe.
En 200 après Jésus-Christ, le Pape Tertullien, père de l’Eglise Primitive, élève les Mages au titre de Rois ; en 753, les noms deviennent officiels et sont fixés par la tradition et l’usage : Gaspar, Melchior et Balthazar. Ils symbolisent les trois âges de la vie et les trois races humaines connues alors.

Longtemps, le 6 janvier, jour de l’Epiphanie, fût plus important que le jour de Noël. La symbolique des cadeaux en porte le témoignage ; l’Or de Melchior célébrait la royauté, l’encens de Balthazar la divinité et la myrrhe de Gaspar annonçait la souffrance rédemptrice de l’Homme à venir sous les traits de l’Enfant. Dans certaines contrées, la distribution des cadeaux se faisait ou se fait toujours le 6 janvier.

Le jour du 6 janvier clôt le Cycle de Noël et des Douze Jours. C’est le 6 janvier que l’année commence réellement en rangeant tout le faste de Noël.
La Galette des Rois est liée aux fêtes des corporations pendant le cycle de Noël. Lors de ces fêtes était toujours entonnée « Das Bohnenlied », la Chanson du Haricot ou de la Fève, vantant les hauts faits du Roi et de sa suite. La fève fut ainsi associée aux excès des royaumes, et devint l’expression de la saturation et de l’insupportable.

Dès 1625, la tradition est très vivante : le jour des Rois, dans la vallée du Rhin, les gens ont coutume de cuire des gâteaux des rois, dans chacun se trouve une fève et celui qui la reçoit est considéré comme le roi ; on fait ainsi autant de royaumes de façons différentes. Le roi choisit ensuite la reine qui lui convient.
La Galette des Rois a donc un symbole de rébellion et de dérision vis-à-vis du pouvoir de l’époque. D’ailleurs, le 6 juin 1795, la Convention de la Révolution Française posait la question s’il fallait remplacer la galette des rois par le gâteau de l’égalité !

Noel en Pays De Vaud

Pendant des siècles, les petits Vaudois se contentèrent de recevoir à Noël des cornets de noix ou de noisettes, accompagnés de quelques bonbons que leur apportait non pas le Bon Enfant, qui doit venir d’Outre-Sarine, mais la Chauchevieille Montée sur son cheval aveugle, la Chauchevieille (en patois, tçauce-villha) se manifestait surtout dans les derniers jours de l’année.

On la voyait autrefois le dos voûté, le visage ridé les cheveux en désordre, le nez arqué et couverte de haillons. Elle savait fort bien discerner les enfants obéissants des autres, et les récompenser.
C’était un jalon précieux de l’évolution de la sorcière en bonne donatrice de Noël.

Chauchevieille et Bon Enfant sont typiquement de ce Pays de Vaud, la Chauchevieille ayant disparu au profit du Bon Enfant ou Père Noël.